Investir dans un plan d’épargne retraite populaire ou PERP, c’est garantir la perception de rentes à vie en fonction du montant épargné et de la fréquence des versements. Mais c’est aussi défiscaliser ! Découvrons ensemble les dispositions fiscales spécifiques au PERP.
Défiscalisation en deux temps : phase d’épargne et sortie en rentes
Pendant la phase où l’épargnant verse ses primes et ses cotisations, il profite d’une carotte fiscale proportionnelle au montant de ces derniers. Une déduction est en effet opérée sur son imposition, en fonction du montant des primes versées.
Le retraité profitera ensuite d’un abattement de 10% pendant la perception des rentes : c’est-à-dire tous les mois, avec les mêmes conditions que les pensions et les retraites classiques. La sortie en capital est néanmoins soumise à l’impôt sur le revenu correspondant, sans être défiscalisée : politique dissuasive quant au choix ladite option.
Fiscalité du PERP et année blanche 2018
Nous venons de parler de la déduction des primes dans le paragraphe précédent. Important à prendre en compte : l’année fiscale blanche 2018, c’est-à-dire que l’impôt relatif aux revenus de 2018 seront supprimés en 2019 afin d’entamer le prélèvement à la source. Par conséquent, celui qui investit dans son PERP cette année ne profitera pas de la déduction détaillée ci-dessus, puisque l’impôt concerné est effacé. Nous dirions donc qu’il n’est pas fiscalement intéressant d’investir dans un PERP en 2018 puisque ces avantages ne seront pas appliqués. Toutefois, le versement est toujours ouvert à l’épargnant, en particulier pour celui qui a le privilège de bénéficier du PERP entreprise.
IFI et flat tax
En ce qui concerne l’IFI ou impôt sur la fortune immobilière, celui-ci annule l’ISF et par conséquent, ne touche plus les produits d’épargne dont le PERP. Mais qu’en est-il de la flat tax de 30% ? Celle-ci entre en vigueur la même année de la suppression de l’ISF, c’est-à-dire le 1er janvier 2018. Ces mesures fiscales tendent à optimiser la fiscalité des épargnants et à les encourager à placer davantage leur argent dans les divers produits d’épargne.
Rappelons que la flat tax n’est cependant applicable que pour les PEL, les livrets d’épargne, l’assurance-vie ainsi que les comptes-titres. En effet, le PERP n’est pas un revenu destiné à capitaliser, mais plutôt à distribuer des rentes à vie, c’est-à-dire des revenus de remplacement. Par conséquent, le PERP n’est pas assujetti au prélèvement forfaitaire unique de 30%.
Pourquoi choisir le PERP plutôt que l’assurance-vie ?
Opter pour le PERP, c’est avoir la garantie de capitaliser efficacement ses versements afin de percevoir des rentes à vie. En effet, le souscripteur n’est pas autorisé à prélever dans son PERP tout au long de la période tunnel, c’est-à-dire celle où il effectue des versements jusqu’à son âge de départ à la retraite.
Ce qui n’est pas le cas pour l’assurance-vie. Le capital est disponible à tout moment, et le souscripteur peut être tenté de prélever dans son épargne s’il traverse par exemple une période financière précaire. Le montant de ses rentes à la retraite n’est donc pas forcément conséquent, puisque le capital peut avoir été ponctionné en cours de route.
Peut-on sortir en capital avec un PERP ?
Oui, la sortie en capital est autorisée, mais sous deux conditions : toujours après l’âge où le souscripteur part à la retraite d’une part, et à hauteur de 20% du capital d’autre part. C’est-à-dire que les 80% du plan doivent obligatoirement être versés à titre de complément de retraite.
Si l’épargnant est en revanche atteint d’invalidité ou s’il est surendetté, il peut faire une demande de sortie anticipée. C’est également le cas s’il perd son conjoint, s’il cesse de percevoir ses allocations de chômage, ou encore si le jugement du Tribunal ordonne la cessation de son activité non-salariale.